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Gilles Clément, le jardinier paysagiste philosophe

Plus de 80 personnes de toute la France ont écouté attentivement hier soir Gilles Clément qui avait accepté l'invitation du MeT pour une visio-conférence intitulée "Changer de regard sur le paysage"


« Faire le plus possible avec,

le moins possible contre »



Avec la sagesse de l'âge et l'humilité du sage, cet homme, généreux, poète mais aussi en colère contre un système qui nous a inculqué à "supprimer ce qui ne sert pas sans se soucier du vivant" , à "faire propre" là où la nature n’a rien de sale a soulevé cinq points :

1 - Apprenons à regarder l’Autre, humain, végétal ou animal, comme un équivalent

La civilisation occidentale oppose l'humain aux non humains et il serait bon et urgent de changer définitivement ce regard car les actes anthropiques mettent en danger la biodiversité. Nous pourrions ainsi nous questionner sur le concept de frontière qui pour lui, n'existe pas.

2 - La mauvaise herbe est-elle une mauvaise autre ?

Et si on la laissait pousser dans le respect de ce qu'elle est ? Si, au lieu de l'éradiquer de nos jardins, nous organisions le jardin autour d'elle ou en fonction d'elle ? Nous accepterions ainsi que la taupe, par exemple, ramène avec elle, de loin, des graines que des sols devenus stériles en surface ne laissent plus germer. Et hop ! Là où la taupe a remué la terre profonde, une graine non désirée germe. C'est ainsi que nait la notion de

3 - Brassage planétaire qui permet d'envisager de façon conjointe et enchevêtrée la diversité des êtres sur la planète et le rôle gestionnaire de l’homme face à cette diversité : dans nos jardins, dans nos espaces publics communaux, laisser faire, accepter, exploiter la diversité sans la détruire.

4 - Abandonner l'ordre et la propreté pour préserver la biodiversité. Ne plus tondre nos pelouses à ras pour un plaisir des yeux qui n'est que culturel et qui ne demande qu'à évoluer, songer aux minuscules vivants que nous supprimons ainsi, ne plus tuer pour "faire propre". Accepter l'abandon, la non maitrise. "Ne rien faire, c'est être utile à tous, c'est faire une forêt" nous dit-il.

5 - Changer de modèle économique pour aller vers une synergie positive de tous les éléments qui constituent notre système, accepter l'autre, ne plus accepter l'interdiction de la gratuité (échanges de semences, purin d'orties etc...), moins voyager, revenir au local, rentrer dans une économie de la non dépense, recycler et rendre à la terre ce qu'elle nous donne.


Souriant, calme mais encore prompt à agir pour un monde meilleur, cet homme nous a enchantés ! Merci Monsieur Gilles Clément, vous êtes un grand homme et nous avons pour vous un profond respect 🙏

A bientôt, nous l’espérons.


Son tout dernier essai : Notre-Dame des Plantes, Bayard, avril 2021.

Pour en savoir plus : http://www.gillesclement.com


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