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Bureau d'une blogueuse

Les brèves du Met

Brève du Met

L'équipe du MeT

1 janv. 2025

Brève du Met - 2025

Bonjour à toutes et tous,


Voici venu le temps des vœux que nous ne manquons pas d’adresser ici à chacun d’entre vous : que cette nouvelle année réponde à vos aspirations, tienne ses promesses et vous aide à relever les défis qui se présenteront… Souhaitons aussi collectivement que 2025 apporte à l’Humanité et au Vivant dans son entièreté ce souffle vital de paix et de sagesse !


Mais pourquoi s’adresse-t-on des voeux? En fait, cette tradition remonte à plus de 4000 ans, le terme étant dérivé du mot latin « votum » désignant « une promesse faite aux dieux en échange d’une faveur demandée ou accordée ». Pendant douze jours, les Babyloniens organisaient processions et cérémonies lors de la fête de l’Akitu adressée aux dieux, en mars, pendant la période des nouvelles semailles. 


Il faudra attendre Jules César, en 46 avant Jésus-Christ et l’instauration du calendrier julien pour que le 1er janvier marque le début de la nouvelle année. À cette date, les Romains honoraient Janus, le dieu aux deux faces, l’une tournée vers le passé, l’autre vers l’avenir. 


Ce n’est qu’au 17ème siècle que la dimension religieuse du Nouvel An se dissipera au profit d’un rituel destiné à conjurer le mauvais sort. Dans le livre IV du Gai Savoir, Nietzsche formule le vœu d’être celui qui dit oui à la vie et proclame son « amor fati », l’amour du destin tel qu’il est, avec ses difficultés et ses embûches. 


René Descartes fut l’un des premiers philosophes à insister sur l’importance des bonnes « résolutions » (terme qui vient du latin « resolvere », signifiant « dénouer, retirer les nœuds »). Car, pour dépasser le doute, il faut faire des choix et éviter l’irrésolution, en se mettant en mouvement avec constance et persévérance. 

Cette idée d’unir vœu et résolution est magnifique. Aussi on peut s’interroger sur ce qu’il serait aujourd’hui le plus nécessaire pour cette nouvelle année. N’est-ce pas celui de la réconciliation avec nous-même, avec les autres, et avec la planète. 


Jamais notre monde n’a eu autant besoin de réconciliation. Les tensions géopolitiques s’intensifient, nourries par des guerres ouvertes, des rivalités exacerbées par les réseaux sociaux et des conflits identitaires profonds. Plus proche de nous, les divisions peuvent s’exprimer par des désaccords familiaux, des conflits professionnels ou de simples incompréhensions dans nos relations quotidiennes. Face à cela, la réconciliation apparaît comme une utopie lointaine, un idéal réservé à ceux qui rêvent d’un monde pacifié. Pourtant, elle ne peut ni tomber du ciel ni être laissée au hasard. La réconciliation est un acte volontaire, une démarche active qui commence en chacun de nous, mais qui ne peut aboutir qu’à travers une action collective. Elle exige un choix : celui de dépasser la rancune pour tendre la main. 


La réconciliation ne peut être un simple vœu, elle doit être une résolution. Cela demande du courage, mais aussi une capacité d’introspection, que ce soit au niveau personnel ou au niveau collectif. Et le dialogue joue un rôle central. Cela signifie écouter activement, non pas pour répondre ou convaincre, mais pour comprendre. 

David Bohm, célèbre pour son travail sur le dialogue, soulignait : « Un vrai dialogue ne consiste pas à gagner, mais à créer un espace où chacun peut être entendu. ». La réconciliation demande temps et patience. Elle est un processus, pas un événement. 


Il faut laisser l’espace-temps nécessaire pour que les blessures cicatrisent et que les émotions se dissipent, pour que la confiance se reconstruise et pour que chacun trouve sa place dans un nouvel équilibre. Enfin, une réconciliation véritable exige un engagement sincère des deux parties. Il ne suffit pas qu’une seule personne tende la main ; il faut que l’autre accepte de la saisir. Sans cet effort réciproque, la réconciliation reste un vœu pieux.


Faire de 2025 l’année de la réconciliation, c’est accepter la part d’effort qu’elle exige. Mais c’est aussi croire en sa force transformatrice, en sa capacité à nous rendre plus humains, à reconstruire des ponts là où des murs se sont dressés. La réconciliation n’est pas un luxe ou un geste de faiblesse, mais une nécessité pour avancer, ensemble, dans un monde où la fragmentation nous menace à chaque instant. Chacun de nous a le pouvoir d’y contribuer, par des actes concrets, des paroles sincères et une volonté d’agir pour le bien commun. 

C’est pourquoi nous vous souhaitons et nous nous souhaitons une année 2025 réconciliée !

( Merci à Nicolas de m’avoir inspiré cette édito ! )

Bonne lecture.

L’équipe du MeT


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